Les papillons ne rêvent que de liberté, adieu, adieu serre ~ ft.Sirius

L’aube se lève à peine, timide demoiselle qui ne demande qu’à ouvrir ses ailes. Ses os craquent alors qu’il s’étire lentement émergeant de son sommeil. Il s’attache les cheveux négligemment et se lève pour commencer la journée. Comme la plupart des matins il s’occupe de l’entretien de sa prothèse métallique, c’est devenu un geste quotidien ancré au fil des années. Une fois que celle-ci a été inspectée et nettoyée il peut s’habiller, recouvrant la constellation de cicatrices de sa peau de vêtements noirs.

Aujourd’hui est un jour de congé, il délaisse le papier des archives pour se reposer et n’a aucune chasse à mener. Il est peu habitué à ces moments de tranquillité, mais il a appris à les combler. Il passe ses journées à se renseigner sur de nouveaux sujets, à compléter sa culture défaillante de tant d’années passés à poursuivre un rêve désespéré.  Il y a peu il a même emprunté un livre sur les plantes et leurs propriétés afin d’agrandir le champ de ses possibilités.  La connaissance représentait le pouvoir et de pouvoir il n’en avait pas assez, il était encore bien ignorant et bien trop faible pour se tenir dignement. Il lui fallait plus, pour s’assurer de ne pas mourir bêtement et d’abandonner la seule qui avait toujours été à ses côtés. Pour se faire il avait prévu d’apprendre directement à la source et s’était dirigé vers l’endroit le plus propice pour ça, le parc. Il était un homme d’action avant tout et il n’apprenait correctement que lorsqu’il avait quelque chose de concret.

L’endroit regorgeait de plantes en tout genre qui ne demandait qu’à être identifiées, les panneaux plantés à même le sol lui apporte des indications sur le type de plantes à ses pieds et il passe un long moment à les détailler. Il effleure les feuilles, s'imprègne de l’odeur qui se dégage des tiges, des fleurs pour ne pas oublier, pour les graver dans sa mémoire.  

Ses pas le mènent à la serre, seul le bruit des insectes perturbent le silence ambiant. L’endroit semble désert, il est tôt et seuls les gens matinaux parcourent la ville encore endormie. L’odeur des fleurs lui chatouille les narines et  il a du mal à distinguer quoi que ce soit avec son odorat, les variétés étant trop nombreuses pour son nez d’apprenti herboriste. Il continue son exploration s’aventurant de plus en plus profond au sein de la serre, jusqu’à tomber sur une image sorti d’un conte de fées. Une jeune femme se tient là, assise près d’un arbre entourée de papillons. La scène est curieuse, assez pour que Sirius se rapproche,intrigué. Il surprend les mots qu’elle lance au ciel et ne peut s’empêcher d’y répondre.

“En effet, mais nous ne sommes pas en mesure de les juger, ils font de leur mieux pour vivre après tout “

Il sait qu’il l’a surement surpris, il ne la connaît pas et sa remarque est plus que impoli, mais il se soucie peu de ce qu’elle peut penser de lui.