D'abord, cuire le strudel, ensuite s'asseoir et réfléchir [PV Lars]
Caleb Becker
Traqueur Exorciste
Ven 17 Avr - 14:21
D'abord, cuire le strudel, ensuite s'asseoir et réfléchir
Le ciel est dégagé, le souffle du vent très léger, pas beaucoup de monde ayant mis le nez dehors, la température extérieure tout ce qu’il y a plus agréable et les rayons de soleil encore tendres de ce début de matinée finissaient de donner à la vile un côté très agréable en ce début de week-end.
Il manquait, certes, le chant des oiseaux, mais il était déjà trop tard pour les entendre. Le bruit de la circulation, quoiqu’encore calme, avait couvert la possibilité de les entendre. C’est certainement l’une des choses qu’il regrattait le plus en habitant en ville, la nature bien trop souvent silencieuse en ce lieu.
Une liste de course faite à la vas vite hier soir dans une main, son téléphone dans l’autre et un sac à dos noir sur dos Caleb avançais en vérifiant n’avoir rien oublié pour une recette de lasagnes vu dans la soirée. Profitant des courses hebdomadaires pour prendre de quoi faire la recette qui l’avait baver en regardant son fil d’actualité Facebook.
Il avait enfilé sa tenue de week-end, celle qu’on a tous au fond de son placard, mais qu’on ne dit pas avoir à tout le monde. Tout le monde s’en fiche, en soi. C’est juste un vieux pantalon beige, avec des bouts de trou à certaine couture à force d’être trop porté, mais qui reste des plus confortables à avoir sur soit pour ne pas le jeter, ainsi qu’un pull mille fois trop grand noir qui semble avoir beaucoup trop vécu aussi. Rien de bien horrible, juste pas ce qu’on utilise pour un entretient d’embauche ou pour sortir tous les jours.
Tout ça pour dire qu’après avoir vérifié une dernière fois sur son téléphone qu’il y a tout sur la liste, il lève les yeux pour voir s’il peut traverser sans risquer de se prendre une voiture en pleine face. Cela serait un peu moche en début de journée tout de même. Très douloureux aussi. Bref, c’est en faisant cela qu’il remarque de l’autre côté de la route une personne plus que familière.
Il faut un petit temps pour que son cerveau replace correctement la personne dans son contexte avant de reconnaître ce qui semble être Lars. Il ne pensait pas du tout le voir à Eigenlich. Comme un abrutit fini tu lèves le bras bien haut et commence à l’agiter en l’air pour tenter de capter son attention avant de l’interpeller de manière tout sauf discrète.
— HEY ! LARS! EST-CE QUE C’EST TOI ?
Vraiment rien de discret, surtout, qu’il traverse en même temps la route d’un pas rapide pour rejoindre l’autre jeune homme. Il aurait pu faire tout ça de manière moins flagrante, mais il y a une certaine joie de voir un possible visage connu et le grand sourire sur son visage l’indique plus que bien.
D'abord, cuire le Strudel, ensuite s'asseoir et réfléchir
Premier jour d'emménagement à Eigenlich. Je n'avais pas pris le temps d'observer les environs pour le moment, et avait pris soin de terminer d'apporter en premier lieu toutes les affaires dont j'avais besoin pour y séjourner l'histoire de quelques mois. Je ne savais pas encore combien de temps je comptais rester dans le coin, je m'étais donc efforcé de choisir un petit studio déjà meublé de mobilier relativement modernes, avec un mélange de bois et de formes métalliques en tout genres, alternant entre les couleurs noires et blanches, sans l'once de la moindre couleur actuelle. De toute façon, la décoration n'était pas ce qui m'intéressait le plus au monde, toutefois je devais admettre que ce n'était pas déplaisant. Ça changeait de la bâtisse rustique dans laquelle je vivais avec mon tuteur et maître de Traque.
Cela faisait maintenant quelques mois qu'il avait disparu sans laisser de trace. Parti rapidement en emportant ses affaires pour une chasse aux Sorcières qui obtenait toute son attention et son inquiétude, il avait laissé la maison vide sans laisser de mots, me laissant alors vivre de mon plein gré, avec l'aide des villageois voisins qui m'avaient offert toute leur hospitalité. L'appel de l'Eglise d'Eigenlich me permettrait sûrement d'en savoir un peu plus, il aurait même probablement été appelé, de là où il se trouve. Une chasse ne l'avait encore jamais mis autant en difficultés que pour m'abandonner sans nouvelles. Je ne lui en tenais pas rigueur cela dit, il avait sûrement de bonnes raisons de rester silencieux ainsi, et je lui faisais confiance. J'espérais juste qu'il s'en soit sorti.
Après avoir déposé les quelques affaires qui m'encombraient, je décidai de sortir, histoire de faire du repérage dans la ville et quelques quartiers. Il fallait bien que je m'accoutume à ce nouvel environnement qui n'avait pour moi rien de familier, ayant toujours vécu à l'écart des grandes villes.
Quartier populaire. Beaucoup de jeunes, pas mal de circulation, un endroit idéal pour passer inaperçu dans la foule. Les allées sont gorgées d'une population qui semble globalement avide de pouvoir et de richesse, en quête d'aventures pour les plus fanfarons. S'ils savaient ce qui se tramait, je pense qu'aucun d'entre eux ne voudraient plus sortir de chez eux. Si seulement ils pouvaient s'en rendre compte.
Une silhouette commença à s'agiter. Étrangement, d'ailleurs. Un peu trop dynamique à mon goût, mais familière. Je plissai les yeux un instant jusqu'à me rendre compte qu'il s'agissait en réalité de Caleb. Ce n'était pas pour autant étonnant, je risquais de croiser des tas de Traqueurs avec qui j'aurais pu coopérer par le passer dans cette ville qui avait lancé un appel.
— HEY ! LARS ! EST-CE QUE C’EST TOI ?
Je m'approchai alors, les mains enfouies dans les poches de mon gilet, la capuche toujours relevée sur la tête. Il s'approcha également de moi, d'une manière bien peu discrète. Je jetai un bref coup d'oeil aux alentours ; nous étions entourés, les gens continuaient de marcher sans prêter attention. Je devrais apprendre à baisser ma garde plus souvent, nous sommes en sécurité et personne ne nous suit. J'hochai la tête tout en répondant enfin à mon tour.
— Caleb. Je ne suis pas surpris de te voir ici.
Il m'était étrangement difficile de le saluer simplement après tout ce temps passé sans donner nouvelles, mais je pense qu'il n'en tiendrait pas rigueur. Il me connaissait assez que pour savoir que je n'étais pas particulièrement méchant ou hautain, et que j'aime juste aller à l'essentiel. C'est ce qui me permettait au fond de rester moi-même en sa présence.
— Tu vas quelque part ? Demandai-je d'une voix grave. Je viens d'emménager, et j'essaie de prendre mes marques dans les alentours.
Caleb pouvait m'aider à comprendre ce qu'il se passe ici, et certainement m'apporter d'autres renseignements sur les dispositions à prendre en ces lieux s'il y en a. J'espérai qu'il ne soit pas occupé, qu'on puisse discuter. Et puis, il fallait bien admettre qu'un visage amical était un grand soulagement pour moi.
***
Caleb Becker
Traqueur Exorciste
Ven 17 Avr - 22:53
D'abord, cuire le strudel, ensuite s'asseoir et réfléchir
Le mordant des mots de Lars donne un sourire franc à Caleb. Cette façon de le saluer, d’être lui-même tout simplement, un peu comme un petit hérisson agressif, avait quelque chose de touchant. De rassurant et amusant aussi. C’est rafraichissant. Cela lui avait manqué mine de rien.
Il aurait su son homologue à l’aise avec les gestes d’affection un peu plus pousser il l’aurait pris dans ses bras justes pour le plaisir de l’entendre râler dans ses oreilles, mais il ne voulait pas non pousser sa chance trop loin.
Assez fièrement alors qu’il lui demande d’où il va l’exorciste lui montra sa liste de course en la secouant un peu sous nez comme si ça répondait à la question. Ce qui n’est absolument pas le cas. Il le sait, mais cherchait à détendre le plus jeune qu’il avait toujours trouvé un peu trop sur les nerfs. Puis c’était surtout amusant à faire.
— Je vais simplement faire les courses, je suis en ville depuis huit mois, tu veux peut-être que je te fasse faire le tour ? C’est plus amusant à deux que tout seul !
Sa voix a des notes chantantes de joie, un peu trop forte et pleine d’amusement. Attrapant le haut de Lars du bout des doigts pour le tirer un peu pour l’entraîner à sa suite il reprend la marche vers la supérette un peu plus bas dans la rue.
Il y a un détail qui l’étonne un peu en trouvant Lars ici, tout seul, sans personne d’autre. Comme le fait qu’il est parlé d’avoir emménagé au singulier, peut-être que lui aussi prenait son envole pour ses traques. Pourtant Caleb aurait pensé que sa famille ou Lars lui-même l’aurait prévenu tout de même de ce détail-là. Ils ont beau ne pas être proches, il y a une part de lui qui aurait voulu le savoir. Sa curiosité mal placée certainement.
— Tu commences à voyager seul du coup ou bien ton maître t’a demandé de faire le repérage tout seul ? Si vous avez besoin d’infusion, j’en fais maison sans avoir forcément besoin de passer par le QG du coin.
Plus par habitude qu’autre chose, il se met à parler à Lars en incluant forcément son mentor dans la discussion. Parce que les deux sont liés quelque part, enfin ç’a toujours été ainsi pour lui. Le sourire aux lèvres il tourne le regard vers l’autre traqueur en attendant une réponse. Confiant que tout va bien.
D'abord, cuire le Strudel, ensuite s'asseoir et réfléchir
Entraîné par la valse aveuglante de la bonne humeur de Caleb, je le suivis en faisant mine d'acquiescer simplement. Faire le supermarché ne m'était pas d'une grande utilité pour découvrir les environs, néanmoins je pourrais obtenir des informations, en plus de savoir où faire mes courses.
Zigzaguant entre les rayons en observant la brillance de certains fruits aux saveurs citronnées, il demanda naïvement après mon maître. Il n'était donc pas au courant, ce qui me poussa à penser qu'il n'avait peut-être pas pu prévenir qui que se soit de son départ.
— Je le cherche. Fis-je en détournant le regard. Il se peut qu'il se trouve dans cette ville, mais rien n'est sûr. Il a disparu depuis quelques mois.
J'attrapai un citron pour tâter sa forme et constata la dureté de ce dernier. Un peu trop mûr, pour une ville bien parfaite. Je jetai enfin un regard à Caleb, histoire de le rassurer et prétendre que rien n'était encore bien grave à l'heure actuelle.
— C'est bon de savoir que tu ne te sois pas mélangé à l'Eglise.
Caleb était une valeur sûre en ce qui concernait les infusions, ou bien je m'étais simplement beaucoup trop accommodé à ses procédés et ses mixtures. J'aurais crains qu'il ne se fasse aspirer et qu'il perde de son indépendance. Non pas que ce soit mal de se rallier à l'Eglise, mais c'est tout de même préférable de se tenir un poil éloigné, à mon sens. Se mêler des histoires trop compliquées ne pouvait qu'engendrer plus de problèmes difficiles à résoudre. C'est peut-être la raison du mutisme de mon maître. Se serait-il mêlé de quelque chose qu'il ne le regarde pas ? Avait-il investigué les affaires de l'Eglise ?
Je divaguais. J'avais presque perdu le sens de la réalité, l'histoire d'un instant. Mieux valait ne pas trop réfléchir pour l'instant. Pour tout dire, je n'avais pas même encore prévenu l'Eglise de mon arrivée. J'avais préféré faire les choses calmement. Ou bien je retardais inconsciemment le moment où il me faudrait chasser seul. Je n'en étais pas obligé cela dit, mais c'est difficile de trouver des partenaires avec qui tu peux mener une mission, avec qui tu formes une équipe coordonnée, soudée, qui ne se marche pas dans les pattes et dont les membres sont complémentaires. Je n'avais pas encore trouvé de pareils partenaires. Beaucoup de Traqueurs perdaient la vie rapidement, par excès de confiance, ou par peur de mourir abandonnaient leurs alliés. Cette vie n'est pas simple, et sans doute pas faite pour tout le monde. Étais-je d'ailleurs réellement fait pour ça ? On en saura certainement plus lorsque je participerai à ma première traque sans le maître.
Revenant simplement à mes esprits durant la balade dans le supermarché, je me contentai de suivre Caleb et de réagir à ce qu'il me disait, sans montrer de signes d'inquiétude ou de panique. Mieux valait compter sur son aide sans pour autant l'effrayer.
***
Caleb Becker
Traqueur Exorciste
Jeu 23 Avr - 9:05
D'abord, cuire le strudel, ensuite s'asseoir et réfléchir
Le guidant entre les rayons, tout en prenant ce dont il a besoin pour faire ses lasagnes le châtain a un froncement de sourcils en écoutant son homologue. Comment cela son maître avait disparu et il n’avait plus aucune nouvelle ?
Cela semble trop surréaliste pour lui, il faut du temps pour que l’information soit correctement assimilée par son cerveau. Il remonte mentalement les rapports faits à l’Église dernièrement et n’a aucun souvenir du nom de l’homme apparaissant dedans.
Il aurait forcément tiqué en entendant, pas forcément tout de suite, mais à un moment, enfin certainement. Pourtant cela ne lui dit absolument rien du tout et c’est plus que perturbant comme sensation. Où est-ce que l’homme pouvait être et pourquoi laisser Lars seul maintenant ? Surtout sans le prévenir à l’avance.
— Il a disparu, genre disparu sans laisser de trace du jour au lendemain durant ou bien du genre tu l’as perdu dans la foule et puis là plus personne d’un coup ?
Doucement, mais sûrement la cervelle de Caleb se met en route. Le corps en mode automatique pour prendre ce qu’il faut entre les divers rayons qu’il connaît par cœur.
— Vous étiez vers où quand c’est arrivé ? Tu as une piste pour Eigenlich ou est-ce que c’est la chance grandissante des lieux qui t’a fait venir sur place ?
Étant toujours dans un lieu public il fait tout de même un peu attention pour ne pas parler directement de magie. La chance est un sujet dont tout le monde à entendu parler dans le coin et au alentour pour être évoqué sans aucune crainte.
— Et sinon, je ne dirais pas exactement que je ne suis pas mélangé à l’Église, disons que ma loyauté est avant tout pour nous et que je sers de moulin à parole pour régler certain conflit avec eux. Avoir mon commerce pas en lien avec eux me permet de ne pas avoir conflit d’intérêts.
Une façon polie de dire qu’il sert de porte-parole au traqueur de sa propre initiative même si c’est loin d’être des plus concluant pour le moment. Ainsi qu’il n’a aucune envie que l’Église ait la recette d’infusion de sa famille. Pas qu’elle soit vraiment différente des autres recettes d’infusions, ça n’en reste pas moins un secret de famille.
Il y a aussi beaucoup trop de points qu’il n’approuve pas avec l’Église pour leur laisser la moindre porte de pression à son encontre. Moins il est faible face à eux, plus il a de cartes en main pour la suite.
Tout en réfléchissant à tout cela, il passa rapidement en caisse avec ses quelques courses. Il fera de plus grosses courses plus tard. Là il doit plus se concentrer sur le fait d’emmener Lars dans un lieu où ils pourront réellement parler à bâton rompu de tout, à comprendre son appartement.
— Je t’invite à manger, tu me feras bien le plaisir de venir, n’est-ce pas ? Que tu saches où avoir une porte toujours ouverte pour toi.
L’invitation est grossière, mais pour le coup la subtilité n’a pas trop besoin d’être de mise aux vus de la situation. Ce n’est pas comme s’il y avait besoin même en temps normal.
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