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Le Roi des Aulnes [Terminée]

Hyacinthus Renfield
Sorcier Frère Supérieur

Hyacinthus Renfield
Sorcier Frère Supérieur
Mer 15 Avr - 11:12
Qui chevauche si tard dans la nuit et le vent…
Nom : Renfield
Prénom : Hyacinthus, Jacob
Sexe : Masculin
Age : 42 ans (né le 15 mai 1988)

Origines : Anglais. Gallois, pour être précis
Orientation : Il mange de tout tant que ça a l'air bon
Métier : Tenancier de la Cornaline, salon de thé et herboristerie où il vend thés, tisanes et gâteaux

Feat : OC de tgbnn71, sur Twitter
Hyacinthus est le fondateur du Coven de l'Aulne, le premier Coven d'Eigenlich.

Il pense de la Mère de la Nuit ce qu'il faut en penser. Une telle entité doit être respectée et obéie même si elle est capricieuse, lunatique et trompeuse, car mieux vaut l'avoir avec que contre soi. Qui plus est, sa petite sœur étant sous la "protection" des entités depuis sa naissance, il attend beaucoup d'elles en échange de sa dévotion.

Hyacinthus est un sorcier émérite, notamment un envoûteur et un voleur de Voix. L'envoûtement est le second art sombre qu'il a choisi d'étudier et il n'y est pas mauvais. Priver totalement un humain de libre arbitre lui est encore difficile, mais il peut tout de même influencer ses pensées et sa volonté sans que sa victime n'en ait conscience dans la plupart des cas. Cependant, ce n'est pas grand-chose comparé au premier talent pour lequel il a montré des dispositions dès le début de sa formation. Ainsi, il est capable de "voler" la Voix de ses pairs par contact ou proximité, bien que cela soit plus difficile (il lui est arrivé une seul et unique fois de le faire part la pensée alors que sa vie était en jeu, ce qui explique pourquoi il n'a plus jamais été capable de réitérer cet exploit par la suite). Il s'approprie alors l'art sombre d'un autre sorcier, tout comme son niveau de maîtrise, et son propriétaire devient incapable de s'en servir tant qu'il le garde en sa possession. Plus l'art est grand, plus il lui est difficile de le garder longtemps sans subir des séquelles de plus en plus lourdes...
À première vue, Hyacinthus est un grand homme élégamment bâti (1m92, 85 kg), brun, bouclé et basané, séduisant, bien habillé de noir, de blanc et de gris. Posé, poli, charmant et cultivé, il est agréable de lui demander l’heure ou son chemin pour le simple plaisir de l’entendre répondre avec sa voix grave et chaude, ses tournures de phrases adorablement désuètes et ses petits sourires aimables. Il tient un coquet salon de thé dans le centre historique d’Eigenlich et s’y trouve comme un poisson dans l’eau, passant ses journées à lire, préparer les mélanges de tisanes et discuter avec ses habitués. Il cultive les plaisirs simples comme son affection pour sa petite sœur, l’amour des gâteaux et du bon thé. Cependant, à la seconde vue, c’est un mec bizarre.

Il y a quelque chose de tranchant dans le tracé de son visage émacié, de ses arcades saillantes, de son nez pointu et de ses longs doigts osseux que même la courbe sensuelle de sa bouche ou de ses longs cils noirs ne parvient pas à adoucir. Il y a quelque chose d’inquiétant dans le tomber de ses paupières sur ses yeux noisettes, la tournure froide et acérée de son intelligence, la légèreté de son cynisme. On pourrait se couper sur le rebord de ses pommettes, on pourrait se blesser à lui faire confiance trop vite. Diriger un Coven nécessite d’être respecté, apprécié et craint. Il faut donc sourire, observer, mentir, questionner, menacer, feindre l’affection et employer adroitement chaque information récoltée. Il faut savoir que ni l’honneur ni la droiture ne sont de bons boucliers, que la fin justifie n’importe quel moyen. Il faut prendre rapidement les bonnes décisions pour le bien commun, sans états d’âme ni regrets, ce qu’il pense faire assez bien car il a toujours préféré la raison aux sentiments que sa mère a longuement étouffés dans son enfance. Il faut aussi faire bon usage de son corps car l’humain est un animal comme les autres : le combat et la séduction font partie de son arsenal même quand il aime à prétendre le contraire. Dans sa jeunesse, Hyacinthus a gravement souffert de ne pouvoir se défendre seul. Il a depuis corrigé cette erreur par la boxe et l’escrime et sa démarche comme ses gestes en retirent une fluidité, une vivacité et une précision étonnantes, surtout lorsqu’on le voit également effectuer avec lenteur et soin des tâches plus minutieuses.

Enfin, s’il y a une chose que l’expérience lui a apprise, c’est qu’il y a de nombreux avantages à passer pour plus bête qu’on ne l’est. Il cultive cet art avec, il faut le dire, un certain amusement. Il est très mauvais aux devinettes et aux jeux de société même si perdre ne le dérange pas le moins du monde, s’étonne parfois de choses complètement banales, a l’air à moitié perdu dans sa propre tête la plupart du temps, adore gaspiller des heures sur des dating sim et toutes sortes de vidéos, est l’esclave des quatre chats qui partagent son appartement et envoie régulièrement des SMS à sa sœur pour lui demander si elle ne sait pas où il a rangé ses affaires.
Ce qui était caché sera révélé
Et ce qui était révélé sera caché
Ce qui a été créé sera détruit
Et ce qui a commencé sera achevé...


Viens.
Hyacinthus rouvrit à demi les yeux, les cils alourdis par la vapeur de son bain. Il avait senti l’ébauche du contact mental de sa mère griffer son cerveau, grattant comme un ongle à la recherche d’une ouverture sur une paroi. Il détestait ses communications intrusives. Ses pensées ne différaient pas de ses paroles lorsqu’elle s’adressait à lui. Froides, brèves et sèches. Des ordres jetés en pâture qu’il devait ramasser en courbant l’échine, inclinant la tête devant elle. Pourtant, malgré le dégoût crissant que lui avait laissé le seul et unique mot lâché dans son esprit comme une pierre au fond d’un puits, il ne tarda pas à se lever pour sortir de la baignoire, éteignant de ses doigts mouillés les bougies disposées sur le rebord. C’était une nuit de Samhain et il devait se préparer, se hâter d’aller trouver la maîtresse du Coven du Saule avant le début du Sabbat…

Jacob est honoré, bien sûr. Tous les sorciers n’ont pas la chance d’intégrer la prestigieuse lignée des Renfield, dont les racines remontent au Moyen-Âge et ont donné naissance à quelques unes des plus puissantes manieuses de la Voix au sein du Coven du Saule. Quand Margaret Renfield l’a accepté pour époux, il s’est senti flatté, un peu. Il n’est pas le premier venu non plus. Les sorcières Renfield choisissent leurs hommes comme on choisit un étalon. Jacob a accepté de prendre son nom par respect pour la noblesse de son sang mais il a parfaitement conscience de sa propre valeur, de ce qui a poussé vers lui Margaret, celle dont tout le monde sait sans le dire qu’elle sera la prochaine maîtresse du Saule. C’est pourquoi il se sent aussi irrité de la tournure des événements, en regardant la colère muette de son épouse qui a accouché trois jours plus tôt et n’a toujours pas pris leur enfant dans ses bras.
Ça ne change rien que ça soit un garçon.
Ça change tout.
Il sera aussi puissant qu’il peut l’être.
Oui. C’est-à-dire que son potentiel sera toujours bridé par sa nature. Une vie entière de gâchis…
Tu fabules. La puissance n’est pas une question de sexe.
C’est ce que disent les hommes pour masquer leur moindre talent pour les arts sombres.
La seule chose qui pourra gâcher son potentiel, c’est ton entêtement à le considérer comme en étant dépourvu.
Margaret ne prend pas la peine de répondre. Jacob claque la langue, agacé par l’orgueil borné de sa femme. La plus grande tare des grandes lignées… Dans une chambre plus loin, les pleurs d’un bébé retentissent. Pendant de longues minutes, ils servent de toile de fond à l’affrontement silencieux des deux époux. Aucun d’entre eux ne fait un geste pour aller calmer l’enfant.


Huile de noix et lapis-lazuli. Avec l’habileté de l’habitude, Hyacinthus mélangea la fine poudre bleue jusqu’à ce que la pâte onctueuse et odorante soit quasiment dépourvue de grumeaux au bout de son pinceau. C’était important. Pas uniquement parce que la pureté de la texture avait sa part dans le rituel mais tout simplement parce qu’elle satisfaisait son côté méticuleux. Et puis, la nuit à venir était spéciale. Il tenait à ce que tout soit parfait. Avec un soin méthodique, il versa les restes de poudre de lapis au creux de ses paumes avant de passer les mains dans ses cheveux. La poussière bleue, parsemée d’éclats dorés si fins que l’on aurait dit des mirages, se déposa en fin voile dans ses boucles noires et sur le bois, le jaspe, l’ivoire, la cornaline et l’agate tressés dans les multiples colliers entremêlant leurs reflets et leurs sons sur sa poitrine. Il prit son temps pour arranger le large pectoral, ses décorations bruissant comme autant de murmures familiers dont les voix lui semblaient particulièrement sensuelles ce soir. Puis, attrapant le pinceau, il commença à peindre son visage, ses mains et son torse nu, traçant les symboles de son Coven, les signes attirant la protection de Cernunnos tels que les lui avaient appris sa mère…

Recommence.
Impassible, Margaret Renfield regarde son fils, la main tendue au-dessus du cercle d’invocation, tremblant. Il se tient debout à grand peine, ses doigts sont parcourus de spasmes incontrôlables et des gouttes de sueur perlent de son visage au rythme de son souffle de plus en plus rapide.  À l’évidence, l’adolescent ne parvient pas à contrôler la puissance qu’il vient d’acquérir. Ce n’est guère étonnant et Margaret s’y attendait. Pourtant, aucune émotion ne vient fendre l’acier de son regard tandis qu’elle scrute le cercle de craie et de sel bordé de symboles et de bougies à la flamme tremblotante. Au bout de quelques secondes, l’air à l’intérieur semble se gondoler, se tordre légèrement. Une petite étincelle y danse furtivement avec un chuintement imperceptible avant de disparaître.
Continue.
La main d’Hyacinthus tremble maintenant si violemment au-dessus du cercle qu’elle semble animée de vie propre, agitée par les veines gonflées qui saillent sous sa peau comme des serpents, à la limite de la rupture. Un filet de sang coule de son nez, tâchant le col de sa chemise. Des halètements parsèment sa respiration chaotique. Rapidement, Margaret fait le calcul. Deux minutes environ depuis qu’il lui a volé son pouvoir et qu’il essaie d’invoquer un efrit. C’est colossal, et dangereux, pour un sorcier de son âge. Elle en a parfaitement conscience. Mais elle n’esquisse pas un geste pour l’interrompre. Une flammèche commence à danser dans le cercle, pâle et étrange, dans une longue exhalaison qui diffuse dans la pièce des vapeurs de souffres et fait vaciller les bougies.
Encore.
Ravalant sa douleur avec un gémissement rageur, l’adolescent élève davantage sa main devenue folle au-dessus du cercle comme pour tirer des limbes ce qui y prend forme. L’efrit commence à montrer son visage. Une ombre blafarde où se déchire une bouche pleine de crocs pointus et fuligineux, un gosier de flammes crépitantes. Margaret l’observe en silence. Hyacinthus ne tiendra pas, il n’y arrivera pas. Peu importe que son don lui permette de s’approprier l’art des sorciers qu’il touche et de les priver momentanément de Voix. Il n’en reste pas moins beaucoup trop jeune pour manier le pouvoir et contrôler la puissance qu’il lui a prise. Aussi, la maîtresse du Coven du Saule finit-elle par prendre une poignée de sel dans la jarre posée à côté d’elle et la jeter sur la silhouette floue de l’efrit. Celui-ci disparaît aussitôt dans un cri strident et un panache de fumée nauséabonde. La faille qui vacillait dans l’air se referme brutalement et l’onde de choc fait tomber Hyacinthus à la renverse. Aussitôt, l’adolescent se tord et se recroqueville sur le sol avec un cri de douleur. Il a manié trop d’énergie en trop peu de temps et son corps en paie le prix. Margaret le regarde sans un mot, immobile et froide comme une statue de glace.
C’était décevant. J’avais de bien meilleurs résultats à ton âge.
Sur le visage crayeux, creusé et humide de sueur de son fils, la sorcière peut lire la blessure qu’elle vient de lui infliger. Elle s’en détourne sans états d’âme. Il est inutile de s’apitoyer sur la faiblesse.
Entraîne-toi avec ton père quand tu seras remis. Nous recommencerons quand cela en vaudra à la peine.
Alors qu’elle quitte la pièce, la vieille frustration familière lui fait pincer les lèvres. Tant de potentiel gâché… Les choses auraient été différentes si elle avait mis au monde une fille.


Une fine tunique de lin blanche, brodée d’or et de vert, dont les pans écartés laissaient voir son torse, les bijoux et les peintures qui le paraient. Une chaîne supplémentaire, toute en argent, en retenait le col sur ses épaules. Une cape de laine bleue attachée par une fibule près de son cou le protégerait vaguement du vent et de l’humidité automnale. Les vêtements de cérémonie étaient plus lourds que ceux qu’il portait d’ordinaire et pas vraiment adaptés aux températures de la fin du mois d’octobre. Mais il savait qu’il n’aurait pas froid. Passé un certain point de la cérémonie, on ne ressentait plus le froid. Par ailleurs, on lui avait appris à respecter les anciennes traditions, et par extension à faire les choses pompeusement. Le prestige de l’ancienneté le réclamait et cela faisait partie de la renommée du Coven du Saule. À présent qu’il était fin prêt, Hyacinthus chaussa une paire de sandales de cuir et quitta sa chambre. Sa mère devait elle aussi se préparer dans ses appartements, au second étage de la maison. Pourtant, il ne s’y rendit pas tout de suite. Au lieu de cela, il fit un détour par une autre chambre du premier. Une chambre d’adolescente dont l’occupante était profondément endormie. Margaret mettait toujours un somnifère dans son verre ou sa nourriture les soirs de Sabbat, sous prétexte qu’elle était encore trop jeune et non initiée. Il y avait eu droit aussi quand il était enfant. C’est pourquoi il se permit d’avancer jusqu’au lit pour caresser doucement la tête bouclée qui reposait sur l’oreiller, la respiration calme et paisible…

Les jours suivants un Sabbat ou un Esbat sont toujours synonymes de calme et de repos, ce qui est plutôt logique après une nuit passée à rendre hommage aux entités et à débattre de l’organisation du Coven. Aussi, Oliver Watkins n’est pas du tout préparé au chaos qui survient la nuit succédant à celle d’Ostara. Les mains crispées sur le volant, il guette fébrilement le fond de la ruelle où Jacob Renfield s’est jeté après avoir bondi de la voiture. Il voudrait être n'importe où sauf ici mais il n'a pas le choix. On ne désobéit pas à Jacob quand il vous contacte urgemment en pleine nuit pour aller chercher son fils, pas quand on occupe le rang d'Oliver dans le Coven. Alors il attend, de plus en plus nerveux. Il faut faire vite avant que les humains ne rappliquent... Lorsqu’il voit Jacob revenir, ralenti par la silhouette inconsciente effondrée sur son épaule, il se dépêche de lui ouvrir la portière arrière et jure bruyamment en voyant l’état du corps. Même dans l’obscurité, l’odeur du sang le prend aux tripes. La banquette ne va jamais y survivre…
Bordel de merde, mais qu’est-ce qui s’est passé ?!
Une dizaine d’humains ont repeint toute l’allée. Démarre, Oliver.
Dix ?!
Démarre.
Le sorcier obéit et écrase l’accélérateur pour les tirer de là au plus vite tout en continuant de bredouiller des jurons, pâle comme un spectre. Dix humains morts dans une ruelle de Launcester. Ça ne va jamais le faire. Tout le Coven va devoir faire profil bas pendant des semaines. Jacob ne semble pas s’en soucier. Les traits tendus par la concentration, il inspecte Hyacinthus sous toutes les coutures. Oliver lui jette un coup d’œil dans le rétroviseur. Inconscient, le visage roué de coups, les veines saillantes et bleues comme sous l’effet d’une drogue ou d’un poison. Il a vraiment passé un sale quart d’heure.
Depuis quand ton fils est capable de massacrer une dizaine de types à lui tout seul ?
Il ne peut pas. Margaret, si.
Qu’est-ce que Margaret vient faire là-dedans ? Elle est pas enceinte jusqu’aux yeux en ce moment ?
Si. Elle a perdu les eaux quand je suis parti. Hyacinthus lui a volé son art à distance et il a invoqué un efrit.
Putain de-… Il a déjà fait ça avant ?
Non, c’est la première fois. Tu veux bien la fermer et conduire maintenant ?
Oliver en perd ses jurons et obéit, se concentrant sur la route pendant que Jacob use de son art de guérisseur pour soigner les blessures de son fils. Voler un pouvoir comme ça, d’une seule pensée... Rien que d’y songer ça lui flanque la trouille. Quand le reste du Coven va savoir ça… Il se dépêche de ramener les Renfield chez eux. Bien plus tard, aux premières lueurs du jour, Margaret Renfield met au monde une petite fille. Une enfant choisie par Cernunnos en personne.


Hana dormait roulée en boule dans son lit comme un petit chaton. Hyacinthus avait toujours trouvé ça adorable. Même quand elle était bébé et qu’il était dévoré de jalousie, parce que leur mère reportait sur elle tous les espoirs et l’orgueil qu’il avait déçus en naissant garçon. Au final, il ne lui avait fallu que quelques années pour se rendre compte que son sort n’avait absolument rien d’enviable. Que rien de ce qui provenait de Margaret Renfield ne pouvait être bon…

Peu importe où Jacob est parti. Nous le trouverons, ce n’est qu’une question de temps. Je ne le laisserai pas me voler ma fille à sa guise.
Mère, peut-être pourrais-je essayer de lui parler ? De le convaincre de revenir et de la ramener ?
Ne te mêle pas de ça, Hyacinthus.
Mais-
Je sais ce que tu espères. Que je fasse preuve de clémence s’il se montre raisonnable. Cela prouve bien que ce qui se joue te dépasse. Ton père a trahi le Coven. Il a trahi Cernunnos. La seule clémence dont je pourrais faire preuve, c’est de lui accorder une mort rapide. Va-t-en, maintenant.
Oui, Mère…


D’un repli de sa tunique, il tira une montre à gousset en argent décorée de gravures. Il les connaissait par cœur, aussi intimement que ses propres lignes de vie tant il les contemplait depuis des années en secret, lorsque personne ne pouvait le surprendre. La couleur du métal, les infimes rayures, le tintement des aiguilles, la maxime inscrite à l’intérieur du couvercle… Tout lui était familier, rassurant. Ce petit objet désuet lui servait rarement mais il lui avait sauvé la vie. Il l’avait empêché de devenir fou, un lointain jour de cauchemar…

T'sais pourquoi j'te tue pas ou que j'te défonce pas plus la tronche ? Parce que d'telles vengeances seraient trop douces, trop puériles et puis j'l'aime bien ta p'tite gueule d'ange. Par contre, puisqu’il faut que j'marque ton corps d'une trace indélébile que t'oublieras jamais, j'ai ma p'tite idée, bwéhéhéhé !
Non… Pitié…
T'inquiètes pas, on va bien s'amuser toi et moi... 


Délicatement, il déposa la montre sur la table de chevet, caressa une dernière fois les cheveux de l’adolescente endormie, puis quitta la pièce aussi silencieusement qu’il y était entré. Elle aurait davantage besoin que lui de ce talisman, à présent. Alors qu’il refermait la porte, l’ébauche d’une nouvelle incursion mentale caressa son esprit, en tout point différente de celle de sa mère, veloutée comme la caresse de la peau d’une femme. Hyacinthus sourit, la main encore fermée sur la poignée et la laissa galamment pénétrer dans sa tête.
Je suis en chemin.
Parfait.
Satisfait, il se dirigea sans plus tarder vers le deuxième étage. Même s’il n’y en avait nullement besoin, il prit le temps de rajuster une dernière fois sa tunique, ses colliers et ses bracelets avant de frapper à la porte.
Entre.
Il obéit, passa le seuil en baissant humblement la tête et ne la regarda dans les yeux qu’une fois le battant refermé.
Bonsoir, Mère.
Alors qu’il s’approchait d’elle, il ne put s’empêcher de remarquer à quel point elle était petite, à quel point lui semblait soudain vieillie malgré le maquillage, les peintures, la splendeur de ses bijoux et de sa tunique de cérémonie.
Qui t’a parlé l’instant ?
Luciana.
Tu es sûr qu’elle te fait confiance.
Certain.
Bien. Très bien…
L’ombre d’un sourire satisfait étira les lèvres minces de Margaret Renfield et Hyacinthus ne put s’empêcher de sourire à son tour. Un frisson de victoire lui effleura l’échine lorsqu’elle lui tendit la main, qu’il lui paya ses hommages en se penchant dessus pour y apposer un baiser…

Alors ?
Hmmm…
Pensive, Luciana laisse à dessein durer le silence, enroulant autour de son doigt une mèche de ses longues boucles rousses. La proposition est tentante, elle doit bien l’avouer. Mais elle ne veut surtout pas laisser deviner son intérêt au jeune homme à côté d’elle, même si elle sourit lorsqu’il imite son geste et joue avec ses cheveux à son tour.
Je ne sais pas. C’est dangereux, pour ne pas dire mortel.
Je pensais qu’il en faudrait plus pour te faire peur.
Je n’ai pas peur. Je suis lucide. Les gens lucides réfléchissent avant de se lancer dans des entreprises qui peuvent causer leur perte.
Les gens lucides savent aussi qu’ils ont tout à gagner à prendre certains risques.
Encore faut-il que cela en vaille la peine. Je ne tiens pas spécialement à affronter Margaret.
Bien sûr que si. Tu as accepté de coucher avec moi uniquement parce que tu savais qu’elle serait folle de rage si elle l’apprenait. Tu m’as emmené dans ta chambre dès que je t’ai dit qu’elle m’avait interdit de t’approcher.
Luciana éclate de rire, se redresse paresseusement sur un coude et caresse lentement, d’une paume conquérante et douce, le torse brun de Hyacinthus.
Il y a quelque chose de très excitant dans ta franchise, sais-tu ? Personne n’a idée de ce que cette jolie bouche peut dire…
Ses doigts folâtrent sur son ventre, sa hanche, sa cuisse.
… Alors que tu n’as plus que mes draps pour tout vêtement.
Je pensais qu’il en faudrait plus pour t’impressionner.
Je n’ai jamais dit que je trouvais ça impressionnant.
J’ai encore la nuit pour te faire changer d’avis.
Son rire ronronnant dans sa gorge, Luciana se coule sur le corps du jeune homme pour l’embrasser avec gourmandise. Pour une Sœur Supérieure comme elle, Hyacinthus Renfield n’est qu’un gamin sans grand intérêt, enchaîné aux jupes de sa garce de mère. Elle ne l’a pas considéré autrement jusqu’à ce qu’il l’approche, qu’il la séduise, qu’il lui fasse miroiter ce plan insensé et alléchant pour évincer enfin Margaret Renfield de la tête du Coven du Saule. Pourquoi pas, après tout ? Elle en est parfaitement capable, sa maîtrise des poisons n’a pas d’égale dans tout le sud de l’Angleterre. Si Hyacinthus lui offre sa propre mère sur un plateau, pourquoi s’en priver ? Il pourrait devenir un soutien non négligeable si elle prenait réellement la place de Margaret et elle a les moyens de s’en débarrasser s’il s’avère gênant à l’avenir. Même s’il est toujours dommage de gâcher un bon amant.
Pourquoi la déteste-tu autant ?
Parce qu’elle veut que je reste à jamais son petit chien. Elle me freine dans tout ce que j’entreprends par crainte que je devienne plus puissant qu’elle.
Tu crois pouvoir devenir plus puissant ?
Je mérite mieux que ce qu’elle m’offre. Je mérite les étoiles.
Les étoiles ! Rien que ça…
Oui…
Avec une fougue pleine de charme, il bascule au-dessus d’elle.
Toi, par exemple…


Avec une certaine forme de fascination, Hyacinthus regarda sa mère qui s’effondrait sur le sol. Ses doigts osseux s’étaient accrochés au miroir de sa coiffeuse, puis aux flacons de maquillage et de parfums. Ils étaient éparpillés autour d’elle alors qu’elle rampait, le souffle étranglé dans la gorge, tentait de se redresser pour le regarder malgré les spasmes qui lui secouaient tout le corps. Sa main était bleue, les veines noires là où il l’avait embrassée. C’était étrange… Il s’était attendu à ressentir davantage. La haine, la colère, le triomphe. Au moins un peu de satisfaction à l’idée qu’elle le regarde enfin dans les yeux, sa bouche entrouverte de surprise et humide de salive. L’avait-elle déjà regardé de la sorte ? Il pouvait jurer que non en mettant un genou à terre devant elle, un doux sourire sur les lèvres.
Vous n’avez pas l’air en forme, Mère. Reposez-vous. J’irai au Sabbat à votre place.
Les… dieux se rient… de moi… Après toutes… toutes ces années…
Une quinte de toux horriblement grasse l’interrompit et Margaret crachota du sang sur les broderies de sa tenue de cérémonie. Un beau gâchis, songea-t-il.
Si tu… si tu avais été une fille, je… Je t’aurais offert le monde…
Vos paroles me touchent. Vraiment.
Lentement, Hyacinthus se pencha en avant, caressa les rides au coin des yeux écarquillés et murmura avec une infinie douceur.
Mais vous n’allez plus rien me donner, Mère. Je vais prendre. Je vais tout prendre…

Ça va ?
Hana ne répond pas. Un coup d’œil plus attentif lui apprend qu’elle s’est endormie. Un sourire éphémère étire ses lèvres et Hyacinthus se rencogne dans son siège, la laissant tranquille. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle réponde de toute façon. Ils en ont encore pour deux heures de vol, autant qu’elle dorme et rattrape le sommeil qui lui fait défaut depuis Sahmain. Depuis qu’il lui a annoncé la mort de leur mère et leur départ du Coven, elle n’a quasiment pas dit un mot. Elle mange à peine, elle ne bouge pas s’il ne vient pas la chercher, elle le suit sans aucune résistance et sans poser de questions. Parfois, elle lui semble aussi vide que le corps de Margaret étendu sur le sol et il s’inquiète pour sa santé. Mais au fond, ça n’a rien d’étonnant. Elle est jeune, elle vient de perdre sa mère et il l’emmène loin de tout ce qu’elle a toujours connu. L’Autriche doit lui sembler le bout du monde… Pourtant, c’est essentiel à leur nouveau départ, loin de l’influence néfaste de Margaret. Hana pourra aller à l’école, se faire des amis, vivre tout ce qu’il n’a pas eu la chance de vivre. Et puis, ils seront auprès de la Mère de la Nuit. Avec une offrande appropriée, il pourra garder sa sœur en sécurité et il a tout ce qu'il faut dans ses bagages. Bien sûr, il lui faut du temps pour accepter tout cela, pour comprendre. Hyacinthus ne doute pas qu’elle comprendra un jour. Qu’elle saura que tout ce qu’il a fait, il l’a fait pour eux. Pour qu’ils soient libres.


Hyacinthus se tenait debout dans la pièce depuis plusieurs minutes, les yeux plongés dans le regard fixe de sa mère, lorsqu’il entendit la porte s’ouvrir dans son dos. Il ne se retourna pas tout de suite. Il savait exactement qui venait de le rejoindre et il y avait toujours quelque chose de fascinant dans le visage immobile à ses pieds. C’était drôle. C’était la première fois qu’il voyait ses traits détendus à présent que la mort l’avait vidée de toute sa froideur, sa dureté métallique, et il voyait à présent combien ils se ressemblaient. La voix de Luciana finit par le tirer de sa contemplation et il lui adressa un sourire par-dessus son épaule.
Alors ?
Vois par toi-même.
Agitant entre le pouce et l’index la minuscule fiole de verre qu’elle lui avait donnée un mois plus tôt, à moitié remplie d’un liquide transparent, il s’écarta pour qu’elle puisse profiter elle aussi du tableau. Sans se presser, ses boucles rousses foisonnant sur ses épaules et sur le profond décolleté de sa tunique de cérémonie, Luciana s’avança vers le cadavre de Margaret Renfield et poussa doucement du bout de sa sandale la joue creuse pour regarder son visage bien en face. Un rire voluptueux roucoula dans sa gorge. Des années de guerre froide, de combines, d’alliances éphémères et de faux semblants, d’un long et pénible travail de sape pour finalement contempler sa plus grande rivale vaincue, gisant misérablement sur le sol de sa chambre, trahie par son propre sang. Voilà qui concluait parfaitement leur haine mutuelle.
Quel beau spectacle…
Il te plaît ?
Je l’adore. Tu as bien travaillé.
Grâce à toi. Tu me récompenseras ?
Évidemment. Après le Sabbat.
Même pas un baiser avant ?
Luciana se tourna vers Hyacinthus, savoura les étoiles dans son regard. Margaret avait eu bien raison de mépriser aussi longtemps ce garçon. Il était tellement frustré de ne pas être reconnu à la hauteur de ses capacités que le moindre compliment, la moindre attention le transformait en valet docile et désireux de bien faire. Pour sûr, elle ne ferait pas la même erreur que son ennemie. Elle s’assurerait que son complice demeure à jamais un gentil chien fidèle. C’est pourquoi elle enlaça sensuellement le jeune homme au mépris de leurs peintures rituelles pour l’embrasser, qu’elle soupira lorsqu’il lui rendit l’étreinte. Et quand elle sentit ses forces quitter ses membres, son cœur s’affoler dans poitrine et qu’elle reconnut le goût dans sa bouche, elle ne parvint pas à se débattre. Elle ne put que s’accrocher à ses épaules, planter faiblement ses ongles dans la peau de son cou et gémir contre ses lèvres la rage qu’elle voulait hurler…

Mère de la Nuit, toi qui es si jolie, qui fais fondre tous nos ennuis, accueille nos prières. Dans ta bonté éclaire nos chaumières et fais reculer les ignominie de tous nos ennemis…
La forêt d’Onyx est dense et glaciale en ce soir de Yule et les étoiles de l’hiver éclairent de tous leurs feux le coin de ciel perçant à travers les arbres. Couronné de branches d’aulne et de fleurs d'hellébore, Hyacinthus s’agenouille au centre de la clairière, au pied de la souche d’arbre sculptée. Un premier cercle de bougies, un second de sel, un troisième de pierres, de cristaux et d’amulettes qu’ils ont rassemblés pour cette occasion, les autres sorciers de son Coven et lui. Il sent leurs regards, leurs présences dans son dos, leurs souffles suspendus alors qu’il a pris la tête de l’invocation. Il faut faire les choses dans les formes lorsqu’on invoque la Mère de la Nuit. Lorsque l’on sent soudain son essence vibrer dans la clairière, sa voix immémoriale tonner dans le murmure du vent qui agite les feuilles. Le cœur battant, Hyacinthus pose devant lui le coffre scellé qu’il a apporté, l’ouvre avec précaution. Deux masses sombres de la taille d’un poing dorment dans l’écrin. L’odeur ferreuse le prend à la gorge alors qu’il les sort précautionneusement pour les poser sur l’autel, l’un après l’autre. Ça n’a pas été simple de transporter ça depuis l’Angleterre sans éveiller l’attention des humains, sans même parler de le garder congelé. Sans magie, cela aurait sans doute été impossible. Mais le résultat en vaudra la peine, il le sait. Sa voix ne tremble pas une seule seconde alors qu’il déclame :
Moi, Hyacinthus Renfield, je t’offre le cœur de Margaret Renfield, ancienne maîtresse du Coven du Saule, et celui de Luciana Thornton, ancienne sœur supérieure du Coven du Saule. Accepte ces offrandes et accorde-moi ta faveur. Bénis la naissance du Coven de l’Aulne, protège nos pas et nos œuvres et éclaire notre voie dans ton royaume afin que nous puissions te servir d’un même élan. Et...
L'espace d'un instant, il hésite. A-t-il raison de faire cela ? Sa sœur a passé toute sa vie sous la protection de Cernunnos et la houlette étouffante de leur mère. Ne ferait-il pas mieux de la débarrasser pour de bon de ce fardeau ? De la laisser vivre sans être spéciale, élue ou protégée ? Il y pense. Et puis il se souvient du traqueur. De son rire.
Et prends sous ta protection ma sœur, Hana Renfield, bénie de Cernunnos. Dérobe-la à la vue de nos ennemis et ne permets pas que le moindre mal lui soit fait.
Il n’a jamais douté que cela fonctionnerait. Il ne se l’est jamais permis. Les conséquences d’un échec seraient bien trop terribles pour qu’il puisse les envisager. Pourtant, lorsqu’il la voit soudain apparaître devant lui, le vent sifflant à ses oreilles et rassemblant ses volutes tandis qu’elle prend forme sous ses yeux, Hyacinthus sent un long frisson d’excitation remonter le long de son échine, un sourire fleurir sur son visage. Le froid disparaît. L’angoisse, la rage, la peur de l’échec qu’il portait sans le savoir aussi. Tout s’efface dans les plis nocturnes de sa robe…
Mère de la Nuit, Mère de la Nuit, toi qui es si jolie, permets-nous de faire partie de ta vie…


Hyacinthus déposa doucement le corps de Luciana à côté de celui de sa mère et resta un moment à contempler son œuvre. Le poison avait complètement noirci ses lèvres, sa langue était bleu et gonflée et les veines de son visage semblaient remplies d’encre. Quel gâchis tout de même, pour une si belle femme. Et talentueuse. Il devait reconnaître que jamais il ne serait parvenu à un aussi beau résultat sans lui voler sa maîtrise des poisons, sans avoir profité de son laboratoire et de ses plantes pendant son sommeil. Dommage qu’elle n’ait pas été plus méfiante, qu’elle n’ait pas pensé que le danger pouvait venir directement du jeune sorcier ambitieux et aigri contre sa mère plutôt que de sa pire ennemie… Quant à la substance qu’elle lui avait donnée après l’avoir confectionnée elle-même, il en sortit la fiole de sa tunique, acheva de la vider sur le sol puis laissa tomber le petit flacon de verre près des deux cadavres. Cela serait suffisant. Nul au sein du Coven du Saule n’ignorait que Margaret Renfield et Luciana Thornton étaient à couteaux tirés, il n’y avait rien de rocambolesque à imaginer qu’elles aient fini par s’entre-tuer pour le pouvoir. De toute manière, peu importait au fond que la vérité éclate. Il serait déjà intouchable lorsque ce serait le cas. Avec soin, Hyacinthus nettoya sa bouche des restes de fard à lèvre. Même s’il avait pris soin d’ingurgiter l’antidote, ce n’était pas le moment de mourir bêtement. Pas alors qu’il ne lui restait qu’une seule étape à accomplir pour mener son plan à bien. Jetant un dernier coup d’œil dans le miroir de la coiffeuse, il rajusta une dernière fois sa tenue, un mince sourire aux lèvres. Jamais il ne s’était senti aussi puissant, aussi satisfait de toute sa vie.
Allons fêter Sahmain.

Alors ?
Hana ne répond pas. En silence, yeux grands ouverts, elle observe la pièce principale de ce qui est désormais leur nouvelle maison. En fait de maison c’est un immeuble entier, une petite bâtisse de deux étages dans le centre historique du village avec un commerce au rez-de-chaussée et deux appartements au-dessus, dont un avec terrasse accessible sur le toit. Après avoir vendu leurs possessions en Angleterre et touché l’héritage de leur mère, ils avaient amplement assez d’argent pour s’offrir un tel lieu de vie dans ce petit village autrichien reculé, loin de tout. Les travaux de rénovation dans la boutique sont toujours en cours. Il prévoit d’en faire un salon de thé. Même s’il lui faudra passer quelques agréments, il aime de plus en plus l’idée. Un endroit simple et chaleureux, à des lieux de l’élitisme froid dans lequel ils ont grandi jusqu’ici. Et puis, d’ici quelques années, quand les bénédictions auront fait leur effet, nulle doute qu’il y fera bon vivre. Ils seront bien mieux à Eigenlich qu’à Launcester, cela ne fait aucun doute. Hana ne peut pas encore s’en rendre compte, tout est trop frais pour elle. C’est pourquoi il a prévu de quoi l’aider.
J’ai un cadeau pour toi. Viens, il est dans ta chambre.
Tendant une main bienveillante à sa sœur, il la conduit jusqu’à ladite pièce. Sur son lit l’attend une boîte en carton percée de trous, qui remue un peu en couinant. Hyacinthus sourit en voyant la curiosité allumer le regard de la jeune fille. Il l’encourage d’un signe de tête.
Ouvre ! C’est pour toi.
Quand elle découvre le petit chaton roux et pataud qui commence aussitôt à mordiller ses doigts, Hyacinthus rit, ravi de la joie pure qui illumine son visage.


Margaret Renfield et Luciana Thornton ne viendront pas à ce Sabbat, ni à aucun de ceux qui suivront. Elles sont mortes de la main l’une de l’autre. En ce moment même, le Coven du Saule n’a plus de chef.
Hyacinthus se tenait debout au centre du cercle de pierre, le poing serré sur le long bâton de saule, droit et impérieux dans ses vêtements de cérémonie et il sentait de façon presque physique le vent de panique qu’il venait de souffler parmi les sorciers rassemblés. Il voyait l’onde se propager dans les rangs, les murmures fébriles qui s’échangeaient à toute vitesse. Il sentait la peur, la méfiance, l’avidité naissante et les regards que l’on posait sur lui, sur le bâton dans sa main. Celui que sa mère arborait jusque là pour présider aux Sabbats. Hyacinthus, lui, se contentait de sourire et de les contempler. Il y avait quelque chose de jouissif à sentir l’attention de tous verrouillée sur lui, sur ce qu’il allait annoncer ensuite. Il tenait tout le Coven entre ses mains en cet instant précis, après avoir pris son mal en patience des années durant et s’être montré plus malin que sa mère et Luciana. Jamais il n’aurait pu jubiler davantage, sauf peut-être lorsqu’il jeta négligemment le sceptre à ses pieds, à la surprise générale.
Je vous fais part de ceci car je n’ai aucunement l’intention de devenir ni Maître, ni Frère Supérieur. Je vous fais part de ceci car j’entends quitter la protection de Cernunnos et le Coven du Saule dès ce soir pour aller fonder le mien ailleurs. Et j’emmènerai ma sœur Hana Renfield, protégée de Cernunnos, avec moi. Ceux qui veulent m’accompagner sont les bienvenus. Ceux qui veulent tenter de m’en empêcher…
Autour de lui, l’air trembla comme sous l’effet de chaleur, sembla se tordre légèrement. Une odeur de cendre et de souffre se répandit dans l’air. Il apparut à la lueur des torches éclairant l’intérieur du cercle, tout d’ombres et de flammes. Une longue exhalaison lugubre, comme jaillit d’outre-tombe, franchit sa gueule aux crocs de fumée, crépitante d’étincelles. Hyacinthus sentait le froid et la chaleur de l’efrit qui semaient sa peau de frissons mais il était trop occupé à se délecter des visages pétrifiés de stupeur face à lui pour y faire vraiment attention. Vraiment, quelle merveilleuse façon de rendre hommage à sa mère. Un mince filet de sang coula de son nez, roula jusque dans sa bouche alors que son sourire s’élargissait de façon inquiétante.
… Sont les bienvenus également.

Ce qui est né mourra
Et ce qui est mort sera renouvelé
L’impossible deviendra possible
Et tout ce qui est possible adviendra…

hey you, who are you ?

Je suis Confiture ! J'ai 28 ans, j'écris depuis 13 ans, je suis bélier et j'aime les gâteaux. J'ai été appâtée sur le discord avant l'ouverture du forum par Jan et j'ai fait tranquillement mon nid. C'est de la bien bel ouvrage que cet endroit, il faut le dire. Tout ce que je veux, ce sont des rps intenses, une bonne ambiance et pouvoir flooder à l'envie. Merci :3 ~
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Hana Renfield
Sorcière

Hana Renfield
Sorcière
Mer 15 Avr - 11:17
Bienvenue grand frère !

Le Roi des Aulnes [Terminée] Tenor
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Aelis Megan
Sorcière

Aelis Megan
Sorcière
Mer 15 Avr - 11:22
bienvenuuuue !
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Zoltan Zapolya
Traqueur Ombre du Soleil

Zoltan Zapolya
Traqueur Ombre du Soleil
Mer 15 Avr - 14:41
Wesh le padré du Coven ! Now on a le Coven quasi au complet

Good luck pour finir la fiche, ça promet déjà Le Roi des Aulnes [Terminée] 874740122
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Kyle Rodhlann
Traqueur Ombre du Soleil

Kyle Rodhlann
Traqueur Ombre du Soleil
Mer 15 Avr - 15:43
Bienvenue à toi o/
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Maery Gal
Sorcière

Maery Gal
Sorcière
Mer 15 Avr - 15:53
OH DIS DONC C'EST QUOI CETTE IMAGE TORSE POIL STOP VOULOIR CHARMER TOUT LE MONDE Le Roi des Aulnes [Terminée] 2094822946
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Hyacinthus Renfield
Sorcier Frère Supérieur

Hyacinthus Renfield
Sorcier Frère Supérieur
Jeu 16 Avr - 18:03
Merci beaucoup pour votre accueil, ça fait chaud au cœur Le Roi des Aulnes [Terminée] 1333113959

Hana > méééééé, laissemoa, dégage avec tes mains pleines de doigts Le Roi des Aulnes [Terminée] 2819921887

Kyle & Aelis > Merci beaucoup !

Zozo > Cimer bro ! Et bonne lecture, puisque le shifumi a eu raison de toi Le Roi des Aulnes [Terminée] 2240563745

Maery > Tu veux toucher ? Que du naturel Le Roi des Aulnes [Terminée] 3112228783

Et j'annonce que j'ai fini cette saleté de fiche ! J'espère que tout est oké ! Merci à Jan pour son kaméo et au staff qui va se farcir ce pavé !
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Zoltan Zapolya
Traqueur Ombre du Soleil

Zoltan Zapolya
Traqueur Ombre du Soleil
Jeu 16 Avr - 20:35

Bravo Jean-Hyacinthus, ça passe crème !
Alors ce pavé ! Non je déconne en vrai ça se lit tout seul et c'est super agréable. L'histoire est vraiment cool, d'autant plus que t'as pris tout un tas d'éléments dans ton histoire, d’éléments folkloriques, notamment les fêtes et Cernunnos c'est vraiment cool ! Autrement c'est un personnage intéressant avec de sacrés pouvoirs, pas pour rien qu'il est ce qu'il est, mais on va voir combien de temps cette situation pourra durer dans une ville qui est un nid infestée de Traqueurs. AUTREMENT tout est niquel chrome !

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À bientôt sur Circée ! ☆
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